Miam'Up c'est quoi ?

L’association Miam’Up a été fondée en avril 2022, par Margaux Zekri, sur la commune de Portet-Sur-Garonne. Miam’Up a pour objet la lutte contre le gaspillage alimentaire et l’accès à une alimentation de qualité pour toutes et tous, respectueuse de l’environnement.

En France, chaque année près de 20% de la nourriture produite finit à la poubelle, soit 150 kg de nourriture par personne et par an “perdus” entre le producteur et le consommateur. Ces 10 millions de tonnes de nourriture gâchée se valorisent à 16 milliards d'euros et sont responsables de l’émission de 15 millions de tonnes équivalent CO2, soit 3% des émissions nationales de gaz à effet de serre. Un secteur agroalimentaire à forts impacts sur nos ressources naturelles (eau, air et sol), la biodiversité et la santé environnementale.

La restauration collective n’échappe pas à ce fléau: le gaspillage alimentaire dans nos cantines équivaut à 2,7 Milliards de repas par an. Selon une étude de l’ADEME réalisée sur plus de 1800 établissements, les quantités moyennes jetées / repas / convive s’élèvent à :

  • 160g dans les établissements de la santé (centre hospitalier/EHPAD)

  • 110g dans les établissements scolaires (de la maternelle au lycée)

  • 95g dans les entreprises

La succession des crises (géopolitiques, sanitaires, environnementales, etc) a mis en visibilité et dégradé l’étendue des situations de précarité alimentaire, dans toutes les générations, tant en milieu rural qu’urbain. L’augmentation du nombre de personnes en situation de pauvreté conduit plus de 5,5 millions de personnes à avoir recours à l’aide alimentaire dispensée sur l’ensemble du territoire par les associations et les institutions. La pandémie a également fait la démonstration d’une formidable mobilisation pour développer des solidarités de proximité entre producteurs, citoyens, associations et collectivités. Ces différentes initiatives doivent trouver leur modèle pour durer dans le temps et ancrer dans nos pratiques lutte contre le changement climatique et justice sociale.

Cette inflation (flambée des prix alimentaires de 31 % en moyenne dans le monde selon la FAO) pèse sur les ménages et sur les capacités d’action des organisations de lutte contre la faim. La France n’est pas épargnée par cette augmentation des prix, une première depuis 10 ans. Sur le plan législatif, les mesures de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) qui vise notamment une réduction du gaspillage alimentaire de 50 % par rapport à son niveau de 2015 dans les domaines de la distribution alimentaire et de la restauration collective d’ici 2025., L’ordonnance n° 2019-1069 du 21 octobre 2019 ainsi que La loi AGEC viennent renforcer la loi de 2016 dite « Loi Garot » sur les invendus et le don alimentaire en étendant l’obligation pour les commerces de détail :

  • aux opérateurs de la restauration collective (préparant plus de 3000 repas/jour),

  • aux industries agroalimentaires,

  • aux opérateurs de commerce de gros (>50M€ de chiffre d’affaires annuel).

Le décret n° 2020-1274 du 20 octobre 2020 relatif aux dons de denrées alimentaires, à leur qualité et aux procédures de suivi et de contrôle de leur qualité vient encadrer ces obligations. Élaborée à destination de chaque secteur donateur, en concertation avec les acteurs professionnels et les associations d’aide alimentaire, une convention type clarifie les responsabilités de chacun pour garantir l'efficacité du don, la sécurité sanitaire et la qualité des denrées ainsi que les conditions pour bénéficier de la réduction fiscale associée au don.

De plus, vient s'ajouter à ses nouvelles mesures l’obligation du tri à la source des biodéchets : Article L. 541-21-1 du code de l’environnement, issu de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (dite loi AGEC) du 10 février 2020 : “Au plus tard le 31 décembre 2023, cette obligation [de tri à la source / collecte sélective et valorisation des biodéchets] s'applique à tous les producteurs ou détenteurs de biodéchets, y compris aux collectivités territoriales dans le cadre du service public de gestion des déchets et aux établissements privés et publics qui génèrent des biodéchets.” Ce qui implique pour les syndicats de collecte et de traitement la mise en œuvre de plan d’actions de réduction à la source des tonnages à traiter par de plus ambitieux programmes de prévention.

En janvier 2022 entrait en vigueur la loi Egalim 2 (qui vient renforcer la loi Egalim de 2018). Accompagnée de la loi Climat et Résilience, elles s’adressent notamment au secteur de la restauration collective, dans l’optique d’une alimentation plus saine et plus durable avec des produits de meilleure qualité (bio, locaux, certifiés…) dans nos cantines.

Face à ces différents enjeux, Miam’Up souhaite apporter une solution anti-gaspi et solidaire, facile à mettre en place. Pour cela, nous proposons une mise en relation entre les établissements de restauration collective et les acteurs de l’aide alimentaire via notre plateforme numérique Miam’Up.

En effet, malgré les nombreuses actions mises en place par les collectivités et entreprises du secteur de la restauration collective, des excédents alimentaires consommables incompressibles, principalement générés par des écarts d’effectifs ne sont pas valorisés par le don. C’est pour cela que l'association Miam’Up propose une solution logistique concrète et clé en main de récupération des excédents alimentaires de la Restau’Co et de distributions aux associations de la solidarité alimentaire. La logistique inhérente à la gestion de ces flux est complexe à mettre en place par les acteurs de la solidarité. Elle est régie par de nombreuses normes d'hygiène, que nous respectons rigoureusement grâce à nos outils mis à disposition de nos partenaires (restaurateurs et associations).


Concrètement comment ça marche ?

Dans un premier temps, nous proposons une étude du fonctionnement logistique des structures partenaires pour co-construire une solution sur mesure, adaptée aux contraintes et aux besoins de nos partenaires (conditionnement, logistique de réemploi des contenants, contraintes horaires …)

Pour optimiser la démarche, Miam’Up a développé une plateforme numérique, simple d’utilisation, qui permet la mise en relation des différents acteurs du processus, le suivi en temps réel des opérations et leurs traçabilités ainsi que des statistiques de mesures d’impacts.

La plateforme numérique Miam’Up permet aux équipes de restauration de mettre en ligne quotidiennement l’ensemble des dons qu’elles souhaitent proposer. Nous leur demandons de renseigner : la date limite de consommation, la date de fabrication, les allergènes, le poids et la quantité ainsi que le coût de revient de leurs dons. Ces données nous permettent de fournir une traçabilité de tous les dons et de garantir le respect des normes d’hygiène. Des prises de température sont également prises et saisies dans la plateforme pour chaque collecte et livraison afin d’informer et de garantir du maintien en température, le cas échéant.

Une fois que ces plats ont été déposés, il appartient aux associations de commander les denrées alimentaires qu’elles souhaitent recevoir, en fonction de leurs besoins en approvisionnement.

Dès réception des commandes et pour acheminer les denrées, Miam’Up met en place sa logistique de collecte et livraison en propre, avec l’utilisation d’un véhicule électrique équipé de matériel adapté, en zone périurbaine et/ou en déléguant cette prestation de collecte et de livraison à son partenaire spécialisé en cyclo-logistique “AppliColis” en zone urbaine.

Les associations n’ont alors plus qu’à réceptionner les denrées et en faire profiter leurs bénéficiaires !